Le Sidaction 2025 relance le débat sur le silence autour du VIH. Plongez dans un récit bouleversant, entre vérité médicale et vérité humaine.

Vivre avec le VIH aujourd’hui, entre silence, espoir et résilience

SANTE

Vivre avec le VIH en 2025 : La vérité sous silence

On dit parfois que le silence est d’or. Mais pour Nathan, ce silence pèse une tonne. Il a trente-trois ans. Il vit à Marseille. Et il vit avec le VIH. Ce n’est pas un détail. Ce n’est pas une note de bas de page dans sa biographie. C’est une réalité, une présence constante, une information qu’il tait dans les dîners de famille, dans les discussions entre collègues, dans ses rencontres amoureuses. Ce qu’il vit, c’est la “maladie du secret”.

Quand j’ai appris que j’étais séropositif, on était en 2019,” raconte-t-il, les yeux embués mais la voix ferme. “J’ai pleuré. Pas parce que j’allais mourir. J’ai su très vite que les traitements marchaient. Non, j’ai pleuré parce que je savais que j’allais devoir mentir.”

Car en 2025, malgré les traitements antirétroviraux, malgré les campagnes de prévention, malgré les avancées médicales qui font du VIH une maladie chronique contrôlable, la stigmatisation, elle, n’a pas disparu. Elle s’est transformée, déguisée, infiltrée dans les replis sociaux. Le virus est devenu invisible. Mais les regards, eux, restent chargés de peur, d’incompréhension et parfois de rejet.

Des médicaments, mais pas de paix intérieure

Je prends un cachet par jour,” confie Zoé, 42 ans, assistante sociale en région parisienne. “Ma charge virale est indétectable. Je ne peux pas transmettre le virus. Mais ça, les gens ne le savent pas. Ou ne veulent pas le savoir.”

Elle a découvert sa séropositivité après une relation toxique avec un partenaire infidèle. “Je ne lui en veux même plus. Ce n’est pas lui qui me fait souffrir aujourd’hui. C’est la peur d’être vue comme ‘la fille qui a le sida’. Je n’ose pas en parler à mon employeur, je n’en parle pas à mes parents, et avec les hommes que je rencontre… c’est toujours un casse-tête émotionnel.”

Zoé vit comme une miraculée, mais dans l’ombre. Elle fait partie des centaines de milliers de Français atteints du VIH qui doivent jongler entre traitements, normalité de façade et douleur silencieuse. Leur quotidien est rythmé par des choix difficiles : Dire ou ne pas dire ? S’exposer ou se protéger ? Aimer ou fuir ?

Sidaction 2025 : Briser le mur du silence

Cette année, le Sidaction a choisi un slogan fort : “Le VIH est encore une maladie du secret.” Et pour cause. Si les chiffres stagnent — environ 5000 nouvelles contaminations par an en France — c’est aussi parce que les tabous persistent. Une personne sur trois ne connaît pas son statut sérologique. Le dépistage, pourtant simple, rapide et anonyme, fait encore peur.

Je crois qu’on ne veut pas savoir,” explique Mehdi, infirmier dans un centre de santé LGBT+ à Lyon. “On a peur de ce que ça veut dire. De ce que ça implique. Le VIH, ça réveille des vieux démons, même chez les jeunes.”

Et pourtant, 2025 est aussi l’année de l’espoir. Les chercheurs redoublent d’efforts pour mettre au point un vaccin, les traitements sont de plus en plus légers, certaines thérapies géniques laissent entrevoir un avenir sans virus. Mais ces avancées médicales n’ont de sens que si la société suit.

Amour, amitié, travail : Les combats invisibles

Chaque témoignage recueilli dans le cadre du Sidaction 2025 raconte une bataille intime. Pas contre la maladie, mais contre la solitude. Car vivre avec le VIH, c’est aussi naviguer dans un monde qui fait semblant de ne plus avoir peur, mais qui recule dès qu’on parle vrai.

Julien, 26 ans, étudiant en droit, a fait son coming out sérologique sur Instagram. “Je voulais casser le tabou. Montrer que c’est possible de vivre pleinement, même avec le VIH. Les premiers messages ont été durs. Des insultes. Des ‘tu l’as bien cherché’. Puis, j’ai reçu des dizaines de témoignages. Des jeunes comme moi. Des gens isolés. Des parents perdus. J’ai compris que j’avais bien fait.”

Mais tout le monde n’a pas cette force. Beaucoup préfèrent le silence. Un silence qui protège, mais qui enferme. Un silence qui évite les jugements, mais empêche la solidarité.

Vivre avec le VIH en 2025, c’est survivre dans un monde informé mais encore ignorants

Les données sont là, les traitements aussi, mais l’ignorance sociale fait encore office de virus secondaire. C’est elle qui empêche des milliers de personnes de vivre librement. C’est elle qui pousse certains à taire leur diagnostic à leur médecin généraliste, à leur dentiste, à leurs proches. C’est elle qui retarde encore trop de diagnostics.

Alors que faire ?

Continuer de parler. De témoigner. D’écrire. D’aimer. D’exister.

Une conclusion en forme d’appel

Le Sidaction 2025 n’est pas un simple événement annuel. C’est une alarme douce, un rappel que le VIH n’est pas derrière nous. Que la science avance, mais que les mentalités doivent suivre. Que derrière chaque cachet pris au quotidien, il y a une personne qui rêve de ne plus avoir à se cacher.

Pour Nathan, Zoé, Julien et tant d’autres, vivre avec le VIH en 2025, c’est espérer qu’un jour, enfin, cette maladie devienne ce qu’elle est vraiment devenue : Une condition de santé chronique, et non une honte à dissimuler.

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