Marie, intriguée par un appel en absence provenant d’un numéro inconnu, se demande s’il est important de rappeler. Elle décide d’en parler à son frère, Paul, qui lui révèle un terme qu’elle n’avait encore jamais entendu : Le wangiri. Mais qu’est-ce que cette arnaque au juste, et comment s’en prémunir ?
Une découverte inquiétante : L’histoire de Marie et l’arnaque au Wangiri
Marie était tranquillement installée chez elle lorsqu’elle reçut un appel en absence. Le numéro semblait étrange, inconnu, mais la curiosité prit rapidement le dessus. Elle hésita un moment, avant de décider d’en parler à son frère Paul, passionné de technologie et de sécurité informatique. « Rappelle-le, tu verras bien », lui dit-il en souriant. Mais soudain, son visage s’assombrit, et il ajouta : « Attends, ça pourrait être une arnaque, quelque chose qu’on appelle le wangiri ».
Intriguée par ce mot qu’elle n’avait jamais entendu, Marie questionna Paul. « C’est un terme japonais qui signifie littéralement “un coup et ça coupe”. En gros, les escrocs te laissent juste un appel en absence pour que tu rappelles. Et là, tu te fais avoir. »
Marie comprenait mieux, mais comment cette escroquerie pouvait-elle être aussi courante sans qu’elle n’en ait jamais entendu parler ? Ce qu’elle ne savait pas, c’est que cette méthode est utilisée depuis longtemps. En fait, le wangiri n’est qu’un nom nouveau pour une arnaque bien ancienne : Celle des numéros surtaxés.
Qu’est-ce que le Wangiri ?
Le terme wangiri est directement issu de la langue japonaise et signifie « un coup et ça coupe ». Il fait référence à une méthode d’escroquerie très simple mais redoutablement efficace : L’arnaqueur passe des appels en masse, mais ne laisse sonner qu’une seule fois avant de raccrocher. La victime, intriguée par cet appel en absence d’un numéro inconnu, pourrait être tentée de rappeler. Et c’est là que réside le piège.
Le wangiri repose sur l’utilisation de numéros surtaxés. Lorsque la victime rappelle, elle tombe sur un serveur vocal préenregistré, souvent bien camouflé derrière des prétextes variés : « Vous avez gagné un prix », « Un conseiller va vous répondre », ou encore « Appuyez sur la touche 1 pour plus d’informations ». Le but est simple : Retenir la victime en ligne le plus longtemps possible, car chaque seconde passée à écouter cette fausse promesse augmente la facture.
Le coût peut rapidement atteindre des sommes élevées, parfois plusieurs dizaines d’euros par appel, surtout si l’on tombe dans le piège de patienter en ligne. Les fraudeurs, eux, récoltent les commissions générées par ces appels surtaxés, ce qui peut représenter une véritable manne financière.
Comment fonctionne cette arnaque ?
Le mode opératoire du wangiri est assez simple. Les escrocs achètent des numéros surtaxés auprès d’opérateurs téléphoniques. Ensuite, ils lancent des appels automatisés en masse. Le principe est de laisser sonner une seule fois avant de raccrocher, de sorte que l’appel apparaisse comme manqué sur le téléphone de la victime. C’est précisément cet appel manqué qui pique la curiosité et incite à rappeler le numéro, déclenchant alors la vraie escroquerie.
Ces numéros peuvent provenir de n’importe où dans le monde, rendant la tâche encore plus compliquée pour les autorités qui tentent d’endiguer ce phénomène. En effet, même si vous recevez un appel provenant d’un numéro apparemment français, il se pourrait qu’il soit en fait rerouté à partir d’un autre pays, où la législation est plus permissive quant à l’attribution des numéros surtaxés.
Jean-Jacques Latour, expert en cybersécurité chez Cybermalveillance.gouv.fr, confirme que cette pratique n’a rien de nouveau : « Cette arnaque existe depuis aussi longtemps que les numéros surtaxés. Elle portait auparavant le nom de ping call. Les escrocs achètent des numéros auprès d’opérateurs et perçoivent les commissions sur chaque appel, pouvant représenter plusieurs dizaines d’euros pour chaque victime. »
L’origine du mot et la popularité de cette arnaque
Le terme wangiri est relativement récent en France, bien que l’arnaque elle-même ne soit pas nouvelle. C’est au Japon que le phénomène a pris de l’ampleur, et c’est de là que vient le terme. En France, on l’appelait auparavant ping call, mais avec la recrudescence de ces arnaques, notamment depuis des numéros étrangers, l’utilisation du terme japonais s’est popularisée.
Le ping call ou wangiri est d’autant plus pernicieux qu’il joue sur la curiosité naturelle des gens. Qui n’a jamais reçu un appel en absence et s’est demandé s’il ne s’agissait pas d’un appel important ?
Comment se protéger du Wangiri ?
Heureusement, il existe plusieurs moyens de se protéger contre cette escroquerie :
- Ne jamais rappeler un numéro inconnu : Si vous recevez un appel en absence provenant d’un numéro que vous ne connaissez pas et qu’aucun message n’a été laissé, résistez à la tentation de rappeler. Un interlocuteur légitime laissera un message vocal ou vous rappellera s’il s’agit d’une urgence.
- Vérifiez les numéros : Si vous avez un doute, vous pouvez rechercher le numéro sur Internet. De nombreux sites recensent les numéros frauduleux, permettant ainsi de les identifier avant de rappeler.
- Utilisez des applications de blocage : Certaines applications permettent de bloquer les numéros suspectés de faire partie d’arnaques téléphoniques. Des mises à jour régulières ajoutent les nouveaux numéros frauduleux à ces listes.
- Signalez les numéros frauduleux : En France, vous pouvez signaler les numéros de ping call ou de wangiri sur des plateformes comme Signal Spam ou directement auprès de votre opérateur. Ces signalements permettent de bloquer certains numéros à grande échelle et d’éviter à d’autres personnes de se faire piéger.
- Surveillez vos factures : Consultez régulièrement votre facture téléphonique pour vérifier l’apparition de frais inhabituels. Si vous constatez un appel surtaxé que vous ne reconnaissez pas, contactez votre opérateur pour obtenir des explications.
Que faire si vous êtes victime ?
Si vous vous rendez compte que vous avez été victime d’un wangiri, voici quelques actions à entreprendre :
- Contactez votre opérateur : Informez-le de l’escroquerie. Il peut être possible de bloquer les futurs appels provenant de numéros similaires ou de trouver une solution pour réduire l’impact financier.
- Signalez l’arnaque : Rendez-vous sur des sites comme Cybermalveillance.gouv.fr ou Signal Spam pour signaler l’incident. Plus les autorités sont au courant, plus elles peuvent agir pour empêcher ces fraudes à grande échelle.
- Restez vigilant : Soyez attentif aux appels que vous recevez, et sensibilisez votre entourage à ce type d’arnaque pour qu’ils ne tombent pas dans le piège.
Vigilance et prévention, vos meilleurs alliés contre le Wangiri
Le wangiri est un phénomène qui, bien que récemment nommé en France, existe depuis de nombreuses années. Cette arnaque, basée sur les numéros surtaxés, repose sur la curiosité des victimes, qui se retrouvent piégées dès qu’elles rappellent un numéro inconnu. En restant vigilants et en suivant quelques bonnes pratiques, il est possible d’éviter cette escroquerie et de protéger son portefeuille. Alors, la prochaine fois que vous recevez un appel manqué d’un numéro inconnu, pensez-y deux fois avant de rappeler.
