À Perpignan, une fille fait expulser ses parents âgés pour vendre la maison familiale. Plongée dans une affaire qui divise l'opinion publique.

Perpignan : Une fille expulse ses parents octogénaires pour vendre leur maison – Une affaire familiale bouleversante

CHOC

La maison du souvenir

Lorsque les époux Bertrand ont emménagé dans leur pavillon de Perpignan il y a plus de cinquante ans, ils ne se doutaient pas qu’un jour, ce même toit deviendrait le théâtre de leur humiliation. Raymond, 88 ans, ancien artisan menuisier, et Suzanne, 84 ans, ancienne institutrice, avaient élevé leurs deux filles dans cette demeure de 110 m², achetée avec des sacrifices et des années de labeur.

La maison était modeste, mais emplie de souvenirs : Les repas du dimanche, les goûters improvisés sous la glycine, les photos d’enfance punaisées sur les murs du couloir. La cadette, Élodie, avait coupé les ponts depuis longtemps. L’aînée, Hélène, elle, vivait à Toulouse, mais gardait un lien. Du moins en apparence.

L’appel glaçant d’un notaire

Tout bascule en mars 2024. Un courrier recommandé déchire la tranquillité du couple octogénaire. Un cabinet notarial les informe que la maison va être vendue. Les larmes de Suzanne coulent avant même qu’elle ne saisisse l’ampleur des mots. Raymond, moins alerte depuis son AVC, peine à comprendre.

Le nom de leur fille, Hélène, figure en haut de la procédure : Elle a obtenu la pleine propriété de la maison après un montage juridique bâti à leur insu. L’habitation avait été jadis mise au nom des enfants, avec l’assurance que le couple y vivrait « jusqu’à la fin de leurs jours« . Une clause oubliée. Une confiance trahie.

« Vous devez partir »

Le 15 avril 2025, les gendarmes frappent à la porte. Ils ne crient pas. Ils n’ont pas besoin. La violence est ailleurs, dans le calme administratif de leur mission. Ils sont venus faire appliquer une décision de justice : L’expulsion des époux Bertrand, qui refusent de quitter leur maison vendue par leur fille.

Le pavillon a été racheté par un promoteur immobilier. Les acheteurs souhaitent raser pour construire une résidence de standing. Aucun délai n’est possible. L’huissier brandit l’arrêté d’expulsion comme une lame froide. Raymond titube. Suzanne s’effondre.

Aux frais de la princesse

En attendant d’être relogés, les Bertrand sont pris en charge temporairement par les services sociaux. À l’hôtel. Une chambre impersonnelle, un lit unique, des plateaux-repas industriels. « On vit comme des clochards alors qu’on a travaillé toute notre vie« , souffle Suzanne. Le comble : C’est l’État qui paie. « Aux frais de la princesse« , comme le dira plus tard un élu local.

Une assistante sociale alerte les médias. L’affaire fait scandale à Perpignan. Les langues se délient. Plusieurs voisins évoquent les ambitions immobilières d’Hélène. « Elle parlait déjà de vendre il y a deux ans« , confie une amie d’enfance. « Elle voulait s’acheter un loft à Barcelone. »

Hélène, fille indigne ou femme brisée ?

Qui est vraiment Hélène Bertrand ? Une femme froide, calculatrice, aveuglée par l’argent ? Ou une fille blessée par un passé dont on ignore les méandres ? Elle refuse toute interview. Mais son avocat, lui, parle : « Ma cliente estime que cette maison n’a pas à devenir un hospice privé. Elle a respecté la loi. »

La loi, oui. Mais la morale ? Ce n’est pas interdit d’expulser ses parents âgés, si l’on est propriétaire. Ce qui dérange ici, c’est l’absence de cœur. Le refus de toute médiation. L’empressement à vendre. Et cette phrase terrible qu’aurait prononcée Hélène lors d’une audience : « Ils ont vécu. Maintenant, c’est à moi. »

Indignation nationale

Sur les réseaux sociaux, l’affaire fait grand bruit. Le hashtag #JusticePourSuzanneEtRaymond devient viral. Des pétitions circulent. Des personnalités s’indignent. Certains élus demandent une réforme législative pour protéger les personnes âgées contre l’expulsion par un descendant.

Mais pour les Bertrand, l’indignation n’efface rien. Ils sont maintenant installés dans un foyer pour seniors, loin de leur quartier, de leurs repères, de leurs souvenirs. La maison a été rasée en mai 2025. Sur le terrain, des pelleteuses dévorent les restes d’une vie.

Ce que dit le droit, ce que crie le cœur

En droit, Hélène a eu gain de cause. En conscience, elle a perdu bien plus : Une famille, une réputation, une part d’humanité. Suzanne et Raymond n’ont jamais souhaité de procès. Ils n’ont pas poursuivi leur fille. Ils ont seulement pleuré en silence.

Mais l’histoire, elle, reste. Et pose une question brûlante : Jusqu’où peut-on aller pour de l’argent ? Et si demain, votre propre toit devenait une cible, non pas pour un inconnu… mais pour votre propre enfant ?

Un banc sous un arbre

Ils viennent parfois s’asseoir sur un banc, près de ce qui fut leur quartier. Raymond tient la main de Suzanne. Il ne parle plus beaucoup. Elle, parfois, murmure : « C’était notre maison…« 

Et dans le silence du vent, on jurerait entendre l’écho d’une injustice que même le béton ne pourra jamais faire taire.

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