Clémentine s’interroge : « Travailler 7 heures de plus par an sans être rémunérée, est-ce vraiment une solution équitable pour financer le déficit de la Sécurité Sociale ? »
L’idée de travailler 7 heures de plus par an, sans rémunération supplémentaire, pour financer le déficit de la Sécurité Sociale, revient au cœur des débats. Initialement votée par le Sénat à l’automne dernier dans le cadre du budget de la Sécurité Sociale (PLFSS), la mesure avait été rejetée par l’Assemblée Nationale. Mais après la censure du gouvernement de Michel Barnier, la proposition revient sur la table des ministres Catherine Vautrin (Travail et Santé) et Amélie de Montchalin (Comptes publics).
Ce projet, inspiré du lundi de Pentecôte, vise à générer près de deux milliards d’euros, notamment pour financer les EHPAD et compenser certaines dépenses sociales. Toutefois, cette proposition divise les Français et soulève de nombreuses interrogations.
Une mesure financière pour combler le déficit
En pleine crise budgétaire, le gouvernement cherche des solutions pour réduire le trou de la Sécurité Sociale. Selon les ministres concernées, ces 7 heures de travail supplémentaires pourraient apporter une bouffée d’oxygène à des secteurs comme la santé ou les soins aux personnes âgées. Catherine Vautrin a déclaré que « la solidarité nationale passe par des efforts partagés, et ce type de mesure peut être un levier puissant ».
Mais comment cette mesure pourrait-elle être mise en œuvre ? Deux scénarios sont évoqués :
- Une journée de travail supplémentaire fixe, similaire au lundi de Pentecôte.
- Un étalement des 7 heures sur plusieurs semaines, permettant de minimiser l’impact sur la vie quotidienne des salariés.
Malgré ces options, de nombreuses voix s’élèvent contre cette initiative.
Une opposition vive et argumentée
La gauche et le Rassemblement National (RN) ont immédiatement affiché leur rejet de cette mesure. Pour les députés socialistes, il s’agit d’une « régression sociale inacceptable ». « C’est un casus belli ! » s’est écrié un élu, soulignant l’injustice de demander des efforts supplémentaires aux salariés sans contrepartie financière.
Dans les rangs des professions concernées, les critiques sont également très fortes. Marianne, barista dans une caféterie, dénonce une mesure « déconnectée des réalités des métiers physiques ». Victor, conseiller principal d’éducation dans un collège, estime que cette mesure est une « baisse de salaire déguisée ».
Certains proposent des alternatives, comme une hausse des impôts sur les hauts revenus ou une taxation des grandes entreprises. « Pourquoi toujours demander aux classes moyennes de contribuer davantage ? » s’insurge un enseignant interrogé.
Un soutien minoritaire mais présent
Malgré les critiques, certains défendent l’idée. Nicolas, consultant en finances, juge que « 7 heures, ce n’est rien du tout comparé aux avantages qu’on pourrait en tirer ». Pour lui, la solidarité nationale nécessite des sacrifices partagés.
Bernard Cohen Hadad, président de la CPME Île-de-France, estime que cette mesure pourrait fonctionner à condition qu’elle soit concertée avec les partenaires sociaux. Il propose d’étaler les heures supplémentaires sur plusieurs semaines pour en limiter l’impact sur le quotidien des travailleurs.
Un avenir incertain pour la proposition
La question de travailler 7 heures de plus par an gratuitement reste une épineuse équation politique. Le gouvernement devra convaincre une Assemblée Nationale majoritairement opposée, tout en surmontant une opinion publique réticente.
Si cette mesure venait à être adoptée, elle pourrait marquer un tournant dans les politiques sociales en France. Toutefois, les débats actuels montrent bien que la solidarité nationale ne fait pas l’unanimité.
Et vous, seriez-vous prêts à travailler 7 heures de plus par an pour financer le déficit public ?