« Lors de mon dernier rendez-vous professionnel, dans un bureau baigné par une lumière crue d’un matin d’hiver, le recruteur m’a soudainement regardée droit dans les yeux et a lâché cette question que redoutent tant de candidats : “Et vous, quels sont vos défauts ?” Mon cœur a battu plus fort. Que dire ? Que taire ? Quels défauts peut-on vraiment avouer sans saboter ses chances ? » – Solène.
« Et vous, quels sont vos défauts ? »
Le silence s’était abattu sur la pièce comme une enclume. Solène, 32 ans, fraîchement reconvertie dans le marketing digital, venait de s’installer face à son recruteur. Elle pensait avoir tout prévu : Son pitch, ses expériences, même son sourire. Mais pas cette question. Cette fameuse question. Celle qui, depuis des années, hante les couloirs feutrés des cabinets de recrutement.
Elle avait pourtant lu des dizaines d’articles. Visionné des vidéos. Pris des notes. Mais rien ne l’avait préparée à cet instant de vérité.
Pourquoi cette question est-elle toujours posée ?
Le recruteur ne cherche pas à vous piéger. Il n’attend pas une confession, ni un acte de contrition publique. Ce qu’il veut, c’est sonder votre capacité à l’introspection, à reconnaître vos limites, mais aussi à démontrer que vous savez les surmonter.
En somme, il ne s’agit pas de défauts au sens strict, mais d’indicateurs comportementaux. Et quand ils sont bien amenés, ces “défauts” peuvent se transformer en preuves de maturité professionnelle.
Comment répondre sans saboter sa candidature ?
Solène aurait pu paniquer. Mais au lieu de cela, elle inspira profondément. Dans les secondes qui suivirent, elle sut qu’il fallait :
- Éviter les défauts trop rédhibitoires (paresse, agressivité, intolérance au stress) ;
- Ne pas tomber dans le piège du faux défaut (ex : “je suis trop perfectionniste”) à moins de bien le nuancer ;
- Choisir un défaut authentique et contextualisé, assorti d’une stratégie d’amélioration.
✅ Les 15 défauts qui peuvent jouer en votre faveur – avec exemples concrets
Voici les réponses que Solène aurait pu donner – et que vous pouvez, vous aussi, adapter selon votre parcours.
👉 1. Le perfectionnisme
« J’ai parfois du mal à lâcher prise, surtout quand je sens qu’un travail pourrait encore être amélioré. J’ai appris à prioriser et à accepter qu’un travail très bien fait vaut parfois mieux qu’un travail parfait mais en retard. »
👉 2. L’impatience
« Je suis quelqu’un de très réactif. Cela m’a parfois poussé à vouloir aller trop vite, mais j’ai appris à canaliser cette énergie pour structurer mes projets étape par étape. »
👉 3. La timidité
« Au départ, j’ai tendance à observer plus qu’à intervenir. Mais cela me permet aussi de mieux écouter, et d’intervenir au bon moment avec des propositions pertinentes. »
👉 4. L’obstination
« Je peux me montrer très déterminée, parfois trop. J’ai appris à intégrer les retours extérieurs et à accepter qu’il y a plusieurs chemins vers une solution. »
👉 5. Le besoin de contrôle
« J’ai longtemps eu du mal à déléguer, car j’aime que tout soit bien fait. Aujourd’hui, j’apprends à faire confiance et à encadrer sans microgérer. »
👉 6. L’émotivité
« Je suis sensible, et cela m’a parfois joué des tours. Mais cette sensibilité m’a aussi permis de mieux comprendre les besoins des autres et de gérer des équipes avec empathie. »
👉 7. La curiosité excessive
« J’ai soif d’apprendre, parfois au point de m’éparpiller. J’ai mis en place des routines de travail pour rester concentrée et hiérarchiser mes priorités. »
👉 8. La franchise directe
« Je vais droit au but. Cela peut surprendre, mais j’ai appris à tempérer mon discours sans renoncer à mon honnêteté. »
👉 9. La lenteur (relative)
« Je prends le temps de réfléchir avant d’agir, ce qui me fait parfois passer pour lente. Mais je livre un travail abouti, réfléchi, et rarement à revoir. »
👉 10. La nervosité
« Je suis naturellement stressée avant les grands événements. Mais ce stress m’oblige à anticiper, à préparer et à éviter les imprévus. »
👉 11. La susceptibilité
« Je prends les remarques à cœur. J’ai appris à différencier la critique constructive de l’attaque personnelle, et à voir chaque retour comme une chance d’évoluer. »
👉 12. La méfiance
« Je ne donne pas ma confiance facilement. Mais une fois acquise, je suis extrêmement fidèle et stable dans mes relations professionnelles. »
👉 13. L’anxiété de performance
« Je mets beaucoup de pression sur moi-même. J’apprends à lever le pied et à valoriser ce qui est déjà accompli. »
👉 14. Le bavardage
« J’aime les échanges, parfois trop. Mais cela fait de moi un bon élément de cohésion dans une équipe, à condition de rester concentré sur les objectifs. »
👉 15. L’ambition perçue comme arrogance
« J’ai de grandes attentes, ce qui peut impressionner. Mais je les canalise désormais dans des projets d’équipe et dans l’accompagnement des autres. »
Le mot de la fin
En fermant la porte de cet entretien, Solène sentait qu’elle avait su transformer ses faiblesses en forces. Non pas en les niant, mais en les apprivoisant.
Car au fond, c’est cela, le secret : Vos défauts sont vos alliés, si vous les connaissez et savez en parler. Ce que redoute un recruteur, ce n’est pas que vous ayez des failles. C’est que vous en ignoriez l’existence.
Alors, lors de votre prochain entretien, ne redoutez plus la question. Préparez-la comme une opportunité. Comme une fenêtre sur votre capacité à évoluer.