Ugo Bernalicis, délit d'apologie du terrorisme

Le député LFI Ugo Bernalicis veut supprimer le délit d’apologie du terrorisme

CHOC

Le 19 novembre 2024, Ugo Bernalicis, député de la France Insoumise (LFI), a déposé une proposition de loi controversée visant à supprimer le délit d’apologie du terrorisme. Une initiative qui a immédiatement enflammé le débat public et provoqué une vague de critiques virulentes, notamment du côté de la droite. Pourquoi cette proposition ? Quels arguments avancent les Insoumis pour la justifier ? Et surtout, quelles sont les conséquences potentielles d’une telle abolition ? Plongez dans une controverse qui met en lumière les tensions entre liberté d’expression et sécurité nationale.

Un contexte législatif qui interroge

Le délit d’apologie du terrorisme, instauré en 2014 à la suite de la montée des actes terroristes en France et à l’étranger, a été conçu pour sanctionner toute glorification ou légitimation des actes terroristes. Il a permis de condamner des individus qui, par leurs propos, cherchaient à banaliser ou encourager des actes criminels d’une extrême gravité.

Pour Ugo Bernalicis, ce délit pose problème. Il affirme que la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, qui réprime déjà l’apologie de crimes de guerre ou contre l’humanité, suffit amplement à réguler les discours. « Pourquoi une démocratie comme la France doit-elle ajouter une couche de répression supplémentaire, au risque de brider la liberté d’expression ? », interroge-t-il. Selon lui, les lois antiterroristes actuelles seraient utilisées de manière abusive pour réprimer des militants politiques, des journalistes ou encore des syndicalistes.

Les arguments des Insoumis

Dans le texte déposé par Ugo Bernalicis, une critique cinglante des gouvernements successifs est mise en avant : « Les moyens de la lutte antiterroriste ont régulièrement été détournés de leur objet pour servir à la répression de voix dissidentes. » Le député du Nord pointe notamment les cas de Mathilde Panot et de Rima Hassan, deux figures de LFI qui ont fait l’objet de procédures judiciaires pour leurs propos controversés.

Pour Bernalicis et ses soutiens, le maintien de ce délit constitue une menace directe contre la liberté d’expression, un pilier fondamental de la démocratie. « La lutte antiterroriste est nécessaire, mais elle ne doit pas devenir un prétexte pour faire taire des opinions divergentes », argue-t-il.

Des réactions politiques enflammées

La proposition a immédiatement suscité une levée de boucliers du côté des politiciens de droite. Bruno Retailleau, Ministre de l’Intérieur, n’a pas mâché ses mots, qualifiant cette initiative « d’ignoble » sur son compte X (anciennement Twitter). Selon lui, abolir ce délit reviendrait à affaiblir les outils légaux permettant de protéger la société contre les idéologies violentes.

D’autres figures politiques ont également pris position. Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, a dénoncé « une manœuvre dangereuse qui pourrait encourager l’impunité des discours extrémistes ». Edwige Diaz, députée du Rassemblement National, a rappelé que « chaque mot a un poids, et glorifier le terrorisme, c’est trahir les victimes ».

Même des intellectuels comme Éric Naulleau, souvent critique envers la droite, ont exprimé leur désaccord. « Jouer avec le feu de l’apologie du terrorisme au nom de la liberté d’expression est une erreur monumentale », a-t-il déclaré.

Une tentative de défense des Insoumis ?

Derrière cette proposition, certains voient une stratégie politique de LFI pour défendre leurs propres membres. Les déclarations polémiques de Danièle Obono, qui avait qualifié le Hamas de mouvement de « résistance », ou encore les prises de position ambigües de Jean-Luc Mélenchon sur le conflit israélo-palestinien, ont souvent été au centre des critiques.

L’abolition du délit d’apologie du terrorisme pourrait ainsi être perçue comme une manière d’éviter de nouvelles condamnations pour des propos jugés controversés, mais qui restent, selon les Insoumis, dans le cadre de la liberté d’expression.

Un débat entre liberté et sécurité

Le cœur du débat réside dans la tension permanente entre deux valeurs fondamentales : La liberté d’expression et la sécurité nationale. Si les Insoumis défendent une vision libertaire de la démocratie, leurs opposants rappellent que la sécurité des citoyens doit primer, surtout dans un contexte de menace terroriste toujours présente.

La France a été marquée ces dernières années par des attentats meurtriers, et le souvenir de ces tragédies est encore vif dans l’esprit collectif. Dans ce contexte, supprimer un outil législatif visant à prévenir la glorification du terrorisme pourrait être perçu comme un recul.

Une polémique loin d’être close

La proposition d’Ugo Bernalicis soulève des questions essentielles sur l’équilibre entre les droits individuels et la sécurité collective. Si la liberté d’expression est un fondement indiscutable de toute démocratie, elle ne peut être utilisée pour légitimer des discours dangereux. Le débat, vif et polarisé, est loin d’être clos, et la question reste : Cette suppression apporterait-elle réellement plus de liberté, ou ouvrirait-elle la porte à des dérives incontrôlables ?

En attendant, la France observe, divisée, cette nouvelle bataille idéologique entre Insoumis et leurs opposants. Quoi qu’il en soit, les prochains mois seront déterminants pour mesurer l’impact de cette proposition sur le paysage politique français.

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