Enquête sur le CHU de Nantes : 185.000 euros pour un nouveau logo et fermeture de 100 lits. Découvrez les réactions des syndicats et des personnalités publiques.
Nantes, le 5 juillet 2024 – La nouvelle a fait l’effet d’une bombe : Le CHU de Nantes a dépensé 185.000 euros pour renouveler son identité visuelle, y compris un nouveau logo, tandis que dans le même temps, 100 lits ont été fermés faute de personnel. Cette décision controversée a suscité une vague de réactions, notamment de la part de la CGT et des syndicats de l’hôpital, ainsi que des chroniqueurs des Grandes Gueules sur RMC et RMC Story.
Une dépense incompréhensible pour le personnel hospitalier
L’annonce de cette dépense a particulièrement indigné Barbara Lefebvre, professeure d’histoire-géographie et chroniqueuse des Grandes Gueules. Elle n’a pas mâché ses mots : « Ça équivaut à 10 emplois d’aides-soignants. L’année dernière le CHU de Nantes a fermé 350 lits, cette année ça va peut-être être la même chose, parce que des personnels manquent« , alerte-t-elle. Son questionnement, « On se fout de qui ?« , résonne avec celui de nombreux Français qui voient la dégradation de leurs services publics.
La colère des syndicats
Pour la CGT et les autres syndicats de l’hôpital, cette dépense représente un non-sens financier et une véritable provocation. Christophe Quillet, délégué CFDT au CHU de Nantes, a exprimé son indignation au Figaro : « J’ai honte, honte de la direction et de cette dilapidation qui ne va en rien améliorer les conditions de travail du personnel. » Selon la CGT, les 185.000 euros auraient pu financer « 40 mensualités d’aides-soignants ou 34 mensualités d’infirmiers. »
Un investissement justifiable ?
La direction de l’hôpital justifie cette dépense par la nécessité de rendre le CHU plus attractif afin d’attirer médecins et patients. Cependant, pour Jean-Loup Bonnamy, philosophe et chroniqueur dans Les GG, cette justification ne tient pas. Il souligne : « Ce qui agace beaucoup les Français, c’est qu’ils voient bien que leurs services publics se dégradent mais ils voient également, parce qu’ils ne sont pas naïfs, qu’on claque un pognon de dingue dans des choses qui ne servent absolument à rien. »
Un appel à l’enquête
Mourad Boudjellal, également chroniqueur des Grandes Gueules, a demandé une enquête approfondie : « J’en ai fait des logos, ce n’est pas du tout le prix que ça vaut« , affirme-t-il, soulignant que le coût semble largement surévalué.
L’impact sur le secteur de la santé publique
Cette affaire met en lumière les défis financiers auxquels sont confrontés les hôpitaux publics en France. Alors que le personnel hospitalier est en sous-effectif chronique et que des lits sont fermés, les dépenses non essentielles comme celle-ci semblent déconnectées des réalités du terrain. Les syndicats et le personnel hospitalier demandent une réévaluation des priorités budgétaires pour mieux répondre aux besoins immédiats des patients et des soignants.
L’affaire du logo à 185.000 euros du CHU de Nantes n’est pas seulement un exemple de mauvaise gestion des fonds publics, mais aussi un révélateur des tensions croissantes entre les administrations hospitalières et le personnel de santé. Alors que la direction justifie cette dépense par la nécessité de moderniser et d’attirer, le personnel et les syndicats voient en cela une nouvelle preuve de la déconnexion entre les besoins réels et les décisions prises en haut lieu.