Au cœur de Paris, les pratiques des restaurateurs évoluent rapidement. Parmi ces nouvelles tendances, un phénomène attire particulièrement l’attention : La facturation de l’eau du robinet, filtrée ou gazéifiée sur place. Léa, une cliente assidue des restaurants parisiens, s’interroge : « Les restaurateurs ont-ils le droit de facturer l’eau du robinet filtrée ? ». Cette interrogation n’est pas anodine, car elle soulève des questions sur la transparence des menus et les droits des consommateurs. Explorons ensemble cette pratique controversée et découvrons ce que dit la réglementation.
Un phénomène croissant dans la restauration Parisienne
Depuis quelques années, une nouvelle pratique émerge dans les restaurants parisiens : La facturation de l’eau du robinet, après filtration ou gazéification. Si l’eau du robinet gratuite est une obligation légale, qu’en est-il de cette version filtrée et améliorée ? Pour répondre à cette question, RMC Conso a interrogé Franck Delvau, président de l’Union des métiers de la restauration et de l’hôtellerie (UMIH), et des témoignages de consommateurs ont été recueillis pour illustrer ce phénomène.
La législation sur l’eau du robinet dans les restaurants
Selon l’arrêté n° 25-268 du 8 juin 1967, les restaurateurs doivent fournir de l’eau potable du robinet gratuitement à leurs clients. Cependant, un flou persiste autour de l’eau dite « filtrée« . Comme l’explique la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), les restaurateurs sont autorisés à facturer cette eau filtrée à condition que le client en soit informé et qu’il puisse choisir de refuser cette option pour obtenir de l’eau plate potable gratuite.
La pratique de la facturation : Témoignages et réactions
Le témoignage d’Hervé, rapporté par 60 millions de consommateurs, illustre bien la confusion qui règne. Hervé, en demandant une bouteille de San Pellegrino, s’est retrouvé avec une carafe d’eau gazeuse maison Aquachiara, facturée 5 euros pour 75 cl. « Ce n’est que lorsque la bouteille, en réalité une carafe, est arrivée sur la table, que j’ai réalisé l’entourloupe« , raconte-t-il. Ce témoignage met en lumière l’importance de la transparence dans les menus des restaurants.
Les exigences de transparence : Ce que dit la loi
Franck Delvau insiste sur la nécessité d’afficher les prix de tout ce qui est payant dans un restaurant. « À partir du moment où le prix est mentionné, les règles du jeu sont claires. Mais tout ce qui est payant doit être affiché. C’est la raison pour laquelle on n’affiche pas le prix d’une carafe d’eau du robinet, du pain, de la moutarde, etc., car ce sont des choses gratuites« , souligne-t-il. Ainsi, la facturation de l’eau filtrée ou gazéifiée doit être clairement indiquée sur la carte.
Les coûts pour les restaurateurs : Une installation payante
La justification des restaurateurs pour facturer cette eau « maison » repose sur le coût des installations nécessaires. Ces systèmes de filtration et de gazéification, souvent fournis par des entreprises comme Aquachiara, représentent un investissement non négligeable. Franck Delvau précise que « le restaurateur paye l’installation qui permet de filtrer et de gazéifier l’eau, il doit aussi entretenir le système de filtration… Ça n’est pas une installation gratuite« .
Entre transparence et rentabilité
La pratique de facturer l’eau du robinet filtrée dans les restaurants parisiens soulève des questions importantes sur la transparence des prix et les droits des consommateurs. Si cette pratique est légale à condition d’être clairement indiquée, il reste crucial pour les clients de vérifier les cartes et de poser des questions pour éviter toute surprise. Pour les restaurateurs, il s’agit de trouver un équilibre entre rentabilité et respect des obligations légales.
En fin de compte, l’eau filtrée ou gazéifiée « maison » dans les restaurants est une tendance qui, bien que compréhensible d’un point de vue économique, doit être pratiquée en toute transparence pour garantir la confiance et la satisfaction des clients.